L’autophagie joue donc un rôle déterminant dans l’état de santé des cellules
Pour bien appréhender ce qui se passe dans le corps au cours d'un jeûne, il est important de comprendre le processus d'autophagie, ou autolyse.
Le mot autophagie vient du grec et signifie, littéralement, se manger soi-même. L'autophagie désigne un merveilleux processus physiologique de digestion ou de désintégration de tissus par des enzymes fabriqués au sein même des cellules. C'est un processus d'autodigestion intracellulaire : par ce mécanisme, la cellule digère et recycle elle-même ses déchets.
L'autophagie est un programme de base de la vie cellulaire absolument indispensable pour maintenir les grandes fonctions cellulaires. L'équilibre entre la synthèse de molécules et la dégradation de ces molécules est nécessaire. L'autophagie sert donc à la maintenance et au renouvellement des composants de la cellule.
Au cours de l'autophagie, les déchets de la cellule sont dégradés puis recyclés. Les constituants de la dégradation sont :
Le corps est alors capable d'utiliser les produits terminaux de la désintégration de ses propres tissus pour nourrir ses parties vitales.
En 2016, le Japonais Yoshinori Ohsumi a reçu le prix nobel de médecine pour ses vingt-sept années de travaux de recherche et ses découvertes des mécanismes de l'autophagie. D'après ce biologiste, l'échec de l'autophagie est associé au vieillissement cellulaire et à de nombreuses maladies liées à la vieillesse et au diabète de type 2. Pour lui, le blocage des processus d'autophagie est à l'origine de toutes les maladies neurodégénératives : Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaque, etc.
L'autophagie augmente considérablement lors de la privation en nutriments au cours du jeûne. Elle permet la réparation des cellules et le maintien des principales fonctions cellulaires. Grâce également à ce phénomène d'autophagie, le corps reçoit des nutriments en l'absence d'apports externes. Ainsi, l'organisme élabore un substitut de glucose : les corps cétoniques, fabriqués essentiellement par l'autolyse des graisses (lipolyse).
L'autophagie joue donc un rôle déterminant dans l'état de santé des cellules qui assurent leur survie en éliminant les éléments toxiques et infectieux. Il s'agit d'un énorme nettoyage interne de l'organisme. Ce grand nettoyage et l'utilisation des cellules dysfonctionnelles pour produire de l'énergie permettent de diminuer globalement l'inflammation et d'améliorer le fonctionnement du système immunitaire. Il s'agit d'un véritable processus de régénération et d'auto-guérison.
L'observation des phénomènes qui se produisent au cours d'un jeûne permet de se rendre compte que l'autophagie est un processus rigoureusement contrôlé et non laissé au hasard par le corps. En effet, les tissus sont perdus selon l'ordre inverse de leur utilité : plus un tissu est dysfonctionnel, plus tôt il est dégradé. Les tumeurs, les kystes, les excroissances ou autres tissus malades sont donc autolysés en priorité. Grâce au jeûne, ils pourront être réduits significativement, voire disparaître. L'autophagie étant non seulement un phénomène de nettoyage, mais aussi de recyclage, il s'agit, en plus de la dégradation des tissus anormaux, d'un moyen pour le corps de fabriquer de l'énergie nécessaire au fonctionnement des organes vitaux durant le jeûne. Ainsi, même pendant une abstention prolongée de nourriture, les organes vitaux (coeur, cerveau, organes reproducteurs, etc.) sont protégés. Seuls les tissus non essentiels sont digérés, recyclés, et leurs composants sont transportés à travers le corps pour nourrir les organes vitaux.
Lorsque nous avons de la fièvre, nous recherchons communément à la combattre. La fièvre est pourtant une manifestation salutaire provoquée par l'organisme pour se sortir d'une situation anormale. Il faut savoir que durant une fièvre, les processus d'autophagie sont accélérés dans tous les tissus. Il s'effectue alors un grand travail de réparation.
La dégradation d'une tumeur chez une personne pendant le jeûne dépend de différents facteurs :
Aujourd'hui, environ 30 % des femmes souffrent de fibrome utérin. Les exemples de résorptions totales de fibromes chez des femmes ayant effectué un ou plusieurs jeûnes sont nombreux. Cela a permis à ces femmes d'éviter l'hystérectomie.
Il est important de souligner que le processus d'autophagie durant le jeûne a aussi ses limites. Certaines grosses tumeurs ne peuvent être autolysées en un seul jeûne : il faut parfois compter plusieurs jeûnes étalés sur plusieurs années. Quelquefois, il est trop tard et la tumer ne peut plus être résorbée. Enfin, certaines tumeurs mal situées continueront à grossir malgré le jeûne.
Par le processus d'autophagie, le jeûne autolyse les tissus anormaux, engendrant la régénération des tissus, des organes, et des fonctions de l'organisme. Au fil du temps, le corps accumule des toxines. Le jeûne est une technique permettant l'élimination de la toxémie corporelle. Il devrait être entrepris avant que n'apparaissent de futurs symptômes de maladies aigües ou chroniques. Le jeûne est un véritable passeport pour le bien-être et mériterait d'être intégré à notre mode de vie.
Camille BRIARD, Hygiéniste Naturopathe, Coach alimentaire, Accompagnatrice de jeûne
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