Partager l'expérience du jeûne avec sa soeur

Habituée à jeûner seule, Charlotte participe à un stage de 7 jours de jeûne

Partager l'expérience du jeûne avec sa soeur

Charlotte, 32 ans, est venue renouer avec la pratique du jeûne. Après une pause de trois années, elle partage son expérience de jeûne encadré au sein d'un groupe de cinq femmes.

 

Témoignage de Charlotte

 

Quelles étaient tes motivations à venir jeûner ?

Pour accompagner ma grande soeur ! J'ai déjà fait des jeûnes auparavant, une fois par an pendant 7 ans. Il y a 3 ans, je suis rentrée en France et ai rencontré mon conjoint. Depuis, je n'avais pas refait de jeûne, et quand ma grande soeur m'en a parlé, je me suis dit que ça allait être magique de partager cette expérience avec elle ! Je voulais être avec elle parce que je sais que ce n'est pas forcément facile les premières fois. Il y a un gros nettoyage qui se fait au niveau corporel parce que notre vie n'est plus la même que celle de nos grands-parents.

 

Comment as-tu vécu la descente alimentaire ?

Comme j'ai un passif avec de la boulimie et de l'hyperphagie, quand j'ai découvert la descente alimentaire la première fois, je l'ai vue comme une restriction. Elle m'a fait peur car j'ai mis des années à ne plus diaboliser les aliments et à ne plus avoir de culpabilité. Après, suite à ton conseil, je l'ai relue d'une autre manière. C'était pour mon corps, pour que la détoxification soit plus facile, je l'ai alors appréhendée d'un point de vue santé. Je ne me suis pas trop projetée et l'ai vécue au jour le jour. Les deux premières semaines se sont très bien passées car la descente se fait vraiment tout en douceur. Lors de la dernière semaine, comme j'adore le sel, le fait qu'il n'y ait pas de sel a été un peu plus difficile. Mais j'ai découvert le plaisir des repas de fruits ! On nous fait tellement culpabiliser : il ne faut pas manger trop de fruits, c'est sucré, ça fait prendre du poids...

Globalement, la descente a été positive dans l'ensemble. J'entendais mon ventre gargouiller mais sans forcément avoir faim. J'étais sereine, j'agissais pour mon corps, pour mon bien-être. J'ai eu un environnement très bienveillant. Mon conjoint a fait attention à ne pas manger mes plats préférés. Être bien accompagnée aide énormément.

 

Que s'est-il passé d'un point de vue physique durant le jeûne ?

Les trois premiers jours ont été géniaux : pas de fatigue, pas de sensation de faim. Je ne pensais pas que l'on pouvait faire d'aussi belles balades et de marcher aussi longtemps sans être fatiguée. Les trois jours suivants ont été plus difficiles pour moi. J'ai eu les mêmes symptômes que la veille d'aller aux urgences quand on m'a enlevé la vésicule biliaire il y a 2 ans. Je réalise à quel point cela avait été traumatisant pour mon corps. Le fait d'être dans un cadre magnifique, entouré des montagnes et en pleine nature, et dans un cadre très bienveillant avec toi et Samuel, permet au corps de lâcher prise et d'enclencher des nettoyages. Des peurs se sont d'abord réveillées pour moi, je me suis revue aux urgences. Mine de rien, on a beau banaliser ça et dire que la vésicule ne sert à rien, c'est pas vrai. Quand je demande conseil, quand je t'écoute, ainsi que Samuel et Béryl, je suis dans l'acceptation des symptômes, je me dis que c'est mon corps qui fait le deuil d'un organe qui a été enlevé. Ces symptômes représentent un mal pour un bien. Quand on grimpe une montagne et qu'on est en difficulté, que c'est dur, au moment où on arrive en haut, on a un sentiment de plénitude absolue, on est serein, c'est magique comme moment. Je sais que les symptômes sont passagers, que ça va passer, que c'est le corps qui fait ce qu'il a besoin de faire parce qu'il sait beaucoup mieux que nous ce qu'il a à faire. Je vais moins bien mais je sais que c'est pour aller beaucoup mieux par la suite. C'est une bonne dynamique qui m'a fait du bien car ça m'a fait lâcher mon mental pour écouter mon corps. D'ailleurs, cette écoute totale du corps m'a conduit à rompre le jeûne un jour plus tôt. Et ça c'est grâce à toi aussi, tu m'as dit de ne pas suivre mon mental et de ne pas jeûner jusqu'à vendredi parce que c'est programmé vendredi. Rompre le jeûne jeudi a diminué les symptômes et ralenti la détoxination, ce qui m'a permis de mieux vivre ma journée et ma nuit, tout en sachant que le travail continue toujours mais plus doucement. Ça m'a fait beaucoup de bien car on est dans une société où on se dit qu'il faut aller jusqu'au bout, tu n'as pas le droit de t'arrêter avant, quitte à être en souffrance. Là, je suis sereine, je suis paisible, je ne m'inquiète pas pour mon corps, je suis bien.

 

Y a-t-il eu des levées émotionnelles durant le jeûne ?

Incroyable : j'ai eu des déblocages de choses qui se sont passées il y a très longtemps. Et je me suis sentie bien entourée, par exemple quand je me suis mise à pleurer et que tu m'as apporté le coussin au bon moment pour faire un câlin. Être accompagnée des bonnes personnes aide beaucoup. Ces déblocages m'ont apporté une sérénité que j'attendais depuis trois ans. Je me suis rendue compte que le jeûne m'avait manqué lors de ces trois dernières années. J'ai fait une dépression au travail. J'ai eu des sentiments de colères qui revenaient sans cesse, liés à des traumatismes d'enfance dans ma famille, et qui jouaient énormément dans ma vie de tous les jours et dans ma vie de couple. Sur un plan émotionnel, le jeûne en préventif a un impact étonnant et magique. Ce déséquilibre émotionnel, et de nouveaux symptômes physiques sont apparus après avoir délaissé le jeûne pendant 3 ans. Je vais reprendre mes jeûnes préventifs tous les ans et n'abandonnerai pas cette habitude de nettoyage de mon corps et de mon esprit.

 

As-tu aimé le déroulé des journées durant le séjour ?

Oui, c'était vraiment top. J'ai toujours fait mes jeûnes à la maison et les journées étaient toujours très longues car habituellement les repas rythment la journée. Ici, le fait de se reveiller tranquillement le matin, d'avoir un entretien avec toi, permet d'enlever toutes les angoisses que l'on peut avoir vis-à-vis de certains symptômes ou autre. On se sent vraiment pris en charge et bien encadré. Et ça c'est important, ça nous met en sécurité. Ensuite, la séance de yoga doux, d'étirements fait du bien, ça remet le corps en marche, et les musiques magnifiques que nous passent favorisent les déblocages émotionnels. La balade entre 11h et 14h permet d'oublier complètement l'heure du repas. On est dans des endroits magnifiques ! Comme l'encadrement est bienveillant, tout le monde s'attend, on prend soin des autres, on fait des pauses. C'est très rassurant et ça fait beaucoup de bien. Le temps de repos l'après-midi, où est davantage avec soi-même, est de la bonne longueur. On peut être avec soi en sérénité en sachant que l'on se retrouve vers 17h. Ensuite, les conversations sont magiques, tu m'as appris plein de choses. On parle un peu de tout en terme d'hygiène de vie et on apprend énormément en une semaine. D'ailleurs les exercices de respiration m'ont appris que la respiration était un outil gratuit, magique et disponible à chaque instant, pour nous aider pour l'endormissement, la relaxation, faire baisser l'angoisse ou la colère. Le soir, j'ai beaucoup aimé les documentaires. J'ai celui d'avant-hier soir en tête sur le microbiote qui était ultra intéressant. Après le film on discute un peu. Donc les journées sont rythmées, mais pas intenses. Moi qui avait peut un peu de m'ennuyer, on ne s'ennuie pas du tout ! Tu as trouvé de vraies bonnes cadences de journées je trouve. Et ce qui est bien, c'est qu'on ne sent pas obligée de tout faire. C'est accueilli avec bienveillance. Encore une fois, ça fait du bien ! Dans notre société moderne on te dit : "oh allez vas-y, un peu de courage, tu viens !". Ici, au contraire, on te dit "tu as raison, repose-toi, écoute ton corps." C'est génial !

 

Quelles sont tes nouvelles motivations ?

Je souhaite faire un jeûne au moins une fois pas an. Je pense que je vais essayer aussi de faire le jeûne de 24 heures chaque semaine. S'arrêter de manger le jeudi soir et reprendre le vendredi soir permet de ne pas se couper de sa vie de famille, de couple. Le système digestif a besoin de pauses. Je suis venue en train au séjour de jeûne et je me suis rendue compte que les gens mangeaient tout le temps. On mange tout le temps. Notre corps a besoin de temps de pause aussi.

Concernant l'alimentation, je me suis rendue compte qu'il y avait pas mal de bons compromis que je pouvais faire. Ça m'a beaucoup rassurée car je suis gourmande et moi et mon conjoint venons de la restauration et on adore cuisiner.

Mes principaux objectifs alimentaires :

  • ajouter de la verdure, beaucoup plus d'herbes fraîches, salade, roquette, mâche en accompagnement ;
  • remplacer les féculents par des légumes quand on mange de la viande ;
  • espacer davantage les repas gourmands et un peu plus chargés. Ne pas s'en priver mais les espacer un peu plus ;
  • manger plus de crudités, même en hiver ;
  • cuisiner avec de l'eau filtrée.

Je vais remplacer mon shampoing par un shampoing solide saponifié à froid. Je vais faire attention aux vêtements que j'achète car on ne se rend pas compte de tous les pesticides et autres polluants utilisés. Je vais arrêter ma crème de jour. Ce sujet m'a beaucoup marqué et je me suis dit que j'allais arrêter. Ce sont mes principales résolutions en terme d'hygiène de vie !

Je souhaite être encore plus en contact avec la nature. On le fait déjà, mais je me rends compte qu'on ne le fait pas suffisamment. Je voudrais observer davantage la faune et la flore car on passe à côté de tellement de choses !

Votre magnifique jardin et les discussions avec Samuel m'ont donné envie de me mettre à la permaculture.

J'ai envie de prendre davantage mon temps dans la vie. Je ne veux plus pousser la machine. Ce séjour m'a donné envie de prendre mon temps. Cela m'avait manqué.

 

Le mot de la fin ?

Il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus. C'est souvent là où l'on fait les plus belles rencontres et qu'on a les plus belles révélations.

Venir ici a été pour moi une expérience extraordinaire. Vous donnez sans compter, vous donnez de l'énergie, vous offrez une bienveillance comme on en voit rarement. Cette pleine bulle de bienveillance fait du bien !

Merci à toi, merci à Samuel