Jeûner pour se détoxifier

Mélanie a 41 ans. Elle expérimente le jeûne pour la première fois. Elle profite d'un environnement calme et agréable dans sa commune ariégeoise pour jeûner à son domicile. Elle s'est allégée et s'est débarrassée de douleurs chroniques. Découvrez son retour d'expérience.

Témoignage de Mélanie

Quelles étaient vos motivations à jeûner ?

Je souhaitais détoxifier mon corps et j'espérais également déloger certains des petits maux ou douleurs ancrées depuis longtemps en moi.

Aviez-vous planifié la durée du jeûne ?

Pas exactement. J'avais 10 jours devant moi, sachant que Camille m'a dit que c'était suffisant pour un premier jeûne. J'ai finalement jeûné 9 jours.

Quand la journée n'est pas rythmée par des repas, cela laisse beaucoup de place. Vous êtes-vous ennuyée ?

Je m'ennuyais un peu en fin de journée car mes journées étaient longues. Comme les symptômes ont été très raisonnables, je ne passais pas mes journées alitée ou amorphe. Pour m'occuper, j'ai varié les activités : lecture, audiolivres, podcasts, marche deux fois par jour, étirements, respirations, petits travaux manuels ou réparations, écriture, petites courses d'achat ou de service dans le bourg de ma ville, appels courts à des amies, visionnage de documentaires conseillés par Camille. J'avais, avant le jeûne, créé une liste de plein de petites choses non énergivores que je pourrais envisager pendant mon jeûne. Cela m'a été très utile pour occuper tranquillement mes journées.

Comment se déroulaient vos journées ?

Je me réveillais souvent entre 8h et 9h. J'observais mes variables corporelles pour remplir le tableau de suivi de Camille. Je me brossais le corps et effectuais une toilette de chat. Rapidement, tant que l'énergie était là, je partais marcher entre 2 et 3 km à une allure très faible et avec des pauses. Quand je rentrais, je m'allongeais pour récupérer au moins une heure. Je m'occupais ensuite avec toutes les activités décrites ci-dessus, debout, assise ou allongée selon mon énergie. En fin d'après-midi, j'essayais de retourner marcher. En soirée, j'avais des activités très calmes (visionnage d'une partie d'un documentaire, lecture, podcasts).

Quels sont les avantages à jeûner chez soi ?

Les avantages sont pluriels :

• environnement connu pour se reposer et s'occuper ;
• pas de perte de temps et d'énergie pour se rendre jusqu'à un lieu de stage ;
• flexibilité des dates contrairement aux périodes programmées de stage.

Quels sont les inconvénients à jeûner chez soi

• l'isolement, contrairement aux stages en groupes ;
• pas d'échanges quotidiens autour du sujet du jeûne à part avec Camille ;

Pouvez-vous décrire votre sommeil durant le jeûne ?

J'ai dormi entre 8 à 9 heures par nuit en moyenne. Mes nuits étaient pour la grande majorité sans symptôles, mais souvent agitées du point de vue onirique et avec de nombreux micro-réveils.

Quels symptômes avez-vous ressentis au cours des 9 jours de jeûne ?

Quelques nausées le premier jour qui sont passées avec un point d'acupression à l'intérieur de l'avant-bras. Puis j'ai eu tout le long du jeûne en journée mal aux reins, principalement lors de la marche, et aux dorsaux qui sont très tendus chez moi. J'avais également les oreilles qui se bouchaient à la marche ! Certains matins, j'ai eu des mictions brûlantes et des pertes vaginales.

Avez-vous bien vécu la présence de tous ces symptômes ?

Tous ces symptômes étaient supportables. Camille m'a toujours rassurée sur l'ensemble de ces symptômes, ce qui m'a permis de relativiser. Une descente alimentaire sérieuse permet, selon Camille, de fortement diminuer l'intensité des ysmptômes, notamment lors de la crise d'acidose.

Que vous a apporté l'accompagnement ?

Beaucoup de sérénité et de soutien au quotidien. J'attendais chaque jour l'échange téléphonique avec Camille, car c'était toujours un bon moment pour débriefer les dernières 24 heures, mais aussi parler de sujets divers liés à l'alimentation, le bien-être et le développement personnel. On a aussi bien rigolé ! :-) Camille a une expertise forte et large sur le jeûne, l'alimentation et la naturopathie.

Étiez-vous impatiente de manger à l'issue du jeûne ?

Pas vraiment, car mon corps et mon esprit se sentaient capables de continuer le jeûne. Mais d'un autre côté, j'avais accompli toute la liste de choses que j'avais prévues de faire ! ;-)

Quels aliments vous attiraient le plus ?

Les fruits, surtout les cherimoyas, et les jus verts.

Vous sentez-vous globalement plus en forme ?

J'ai retrouvé la forme d'avant, qui était bonne. Je vois une différence sur mon sommeil, qui est de meilleure qualité depuis que je mange moins et mieux aux dîners. J'ai moins l'impression de m'extraire de mon lit le matin. Je me réveille reposée et fraîche.

Quels changements avez-vous pu observer ?

Je me sens plus légère, étant donné que je n'ai pas repris les trois derniers kilos perdus pendant le jeûne. Mes douleurs cervicales ont fortement diminué et mes douleurs dorsales et lombaires ont disparu ! Je me sens aussi plus détendue. C'est comme si j'avais vidé mon "bocal de stress" pendant le jeûne !

À plus d'un mois du jeûne, avez-vous mis en place de nouvelles habitudes dans votre hygiène de vie ou votre alimentation ?

Je me sens beaucoup moins constipée depuis que j'ai changé mes habitudes alimentaires matinales. J'ai mis en place le jeûne intermittent (très facile à mettre en place après un jeûne) ou le petit-déjeuner de fruits lorsque j'ai vraiment faim. J'essaie aussi de suivre, quand c'est possible, les déjeuners et dîners recommandés par l'hygiénisme. Enfin, je ne dîne que de quelques fruits quand j'ai peu, voire pas faim le soir. Certains soirs où les déjeuners ont été copieux, je ne dîne pas. Par ailleurs, j'ai diminué le café et le sucre au quotidien.

J'ai commencé à faire du kéfir et des légumes lactofermentés. J'ai acheté des ingrédients à IG bas pour pâtisser (farine d'orge mondé, sucre de coco, rapadura, muscovado). J'ai également investi dans une fontaine filtrante Berkey.

Cette expérience a-t-elle influencé votre vie de famille ?

Mon conjoint a profité d'une blessure pour jeûner en même temps que moi, ce qui a permis de partager de nouvelles bonnes habitudes alimentaires à la fin de nos jeûnes respectifs. Il pratique certains matins le jeûne intermittent. Nous écoutons davantage nos sensations de faim, plutôt que la routine des repas. Nous avons moins peur de manquer d'énergie quand nous mangeons peu ou pas. Nos corps nous ont prouvé qu'ils pouvaient réaliser beaucoup de choses avec peu de "carburant" !

Sans en faire un dogme, je propose à mon conjoint et ma fille des déjeuners et dîners avec des associations alimentaires favorisant une bonne digestion et assimilation. Je laisse également plus tranquille ma fille sur l'alimentation. Je lui fais désormais confiance sur sa faim ou son absence de faim. Je lui propose des dîners de fruits quand la journée a été riche d'un point de vue alimentaire, par exemple.

Cette expérience a-t-elle suscité de la curiosité dans votre entourage ?

Nos familles nous ont posé beaucoup de questions avant le jeûne, pour être rassuré de notre démarche. Beaucoup d'amis qui s'intéressent au bien-être nous ont posé des questions sur nos symptômes et sensations pendant le jeûne et sur les effets post-jeûne.

Avez-vous un conseil à donner pour quelqu'un qui jeûne pour la première fois ?

Nous nous étions beaucoup renseignés sur le jeûne avant de nous lancer. Malgré cela, mon conjoint et moi sommes certains qu'un accompagnement par un professionnel pour un premier jeûne est primordial, même pour des personnes en bonne santé.

Le jeûne est une expérience surprenante que je conseille de vivre. Je trouve qu'il permet de découvrir les capacités incroyables de notre corps et de notre cerveau, mais aussi de redécouvrir l'alimentation et le rapport que nous entretenons avec. Dépassez vos peurs, vos préjugés, vos croyances et lancez-vous !

Autre chose à ajouter ?

Un grand merci à Camille pour son accompagnement technique et humain. Cette rencontre, même à distance, a été très riche d'enseignements sur le jeûne, les ajustements alimentaires et les petits gestes de bien-être au quotidien.